L’abbaye d’Orbais, dont l’un des maîtres d’œuvres est attesté comme être Jean d’Orbais l’un des concepteur de la cathédrale de Reims, est une icone de l’histoire de l’architecture, notamment comme étant l’une des premières utilisations des arcs-boutants, comme prémices de l’architecture gothique, dont l’abside du chœur fut édifiée vers 1165. Au cours du XVIIIème, certaines voûtes du vaisseau central se sont effondrées, probablement à cause de la déclivité du terrain mêlé à une conception encore précoce du report des charges des voûtes sur les arcs-boutants. Depuis cette date, et jusqu’au milieu du XIXème siècle, l’église abbatiale fut alors divisée dans son volume puis lourdement restaurée suite à son classement au titre des monuments historiques en 1840.
Si le diagnostic architectural et patrimonial s’est communément attaché à la réalisation d’un état sanitaire et d’un chiffrage des travaux de restauration, il s’est notamment concentré par la recherche en archive afin d’identifier la nature et les localisations des différents travaux de restauration menés jusqu’alors. Ainsi, de nombreuses photographies ont permise de mettre à jour des interventions singulières en couverture et d’attester d’interventions assez lourdes, comme la réouverture de la rose Ouest du transept.
Néanmoins, de par l’absence de documents d’archive du XIXème siècle suffisamment détaillés, notamment en terme graphique, la définition des travaux menés alors sur la structure n’a pu être pleinement authentifiée. Ainsi, l’état sanitaire actuel a particulièrement mis en exergue les désordres structurels majeurs concentrés au sein des bras du transept, dont on constate la disjonction des arcs formerets des voûtes à croisé d’ogive. Deux études complémentaires ont ainsi été motivées ; l’une sur le relevés précis de la flèche de la croisée du transept, dont de nombreuses modifications peuvent avoir causer un report de poids très trop localisé, et une seconde sur la mise en place d’extensomètres au droit des voûtes, afin d’en identifier d’éventuels mouvements, au cours des deux prochaines années.
Par ailleurs, différents spécialistes ont été contactés, afin d’effectuer des études sur les vitraux, les peintures ainsi que les battements de nappes phréatiques.